Je ne connaissais absolument pas cette auteure originaire de Cuba et c'est son origine et la couverture autant que l'histoire évoquée sur la 4ème de couverture qui m'avait donné envie de participer à ce partenariat avec Jc Lattès et Livraddict.
Très vite j'ai tout d'abord trouvé que le style était brut voire maladroit ; très entrecoupé aussi bien sur le plan de la trame de l'histoire que sur la mise en place des « personnages » . Je mets ce dernier mot entre guillemets car c'est justement un peu le souci avec cette auteure c'est qu'on ne sait pas si elle utilise réellement sa vie ou si le tout est presque entièrement inventé. Cela ne serait pas gênant dans un autre type de roman mais vu les propos souvent très violents ou amers de Zoé Valdés envers son pays natal et la majorité de ses habitants , ici c'est donc ambigüe .
Au delà du style c'est plutôt les propos tenus dans l'intégralité du roman qui m'ont gênée voire choquée. En effet dans la première partie «Le Néant quotidien »,les propos sont plus qu'érotiques ils sont souvent pornographiques et j'aurai souhaité que la maison d'édition JC Lattès le signale à ses lecteurs , qui d'une part peuvent être des mineurs et d'autres part ne peuvent pas souhaiter lire ce style de « littérature » . Je trouve que c'est d'autant plus indélicat que la couverture et la 4ème de couverture de ce livre sont complétement trompeuses !
Je ne peux pas entièrement considérer ce livre comme un mauvais livre car il y a quelques aspects intéressants, le style très brut peut plaire à certains lecteurs et je reste avec quelques images notamment de la vie à Paris de ces exilés Cubains en tête. Mais Zoé Valdés a peut être trop d'amertume dans le cœur pour partager avec ses lecteurs SA vision de Cuba et de ces citoyens encore dans ce pays ou exilés. Et c'est réellement dommage car sans avoir une vision romantique de Cuba (comme elle le reproche à chaque Français) j'aurai souhaité en savoir plus sur Cuba et ses habitants sans omettre les exactions et les privations que subit le peuple Cubain.
Voici quelques passages qui sont à noter :
« Le niveau d'envie et de ranceur vous montait à la gorge. Ne fais pas une faveur à un Cubain, il te le paiera d'un coup de poignard dans le dos »
« Ma petite, la mentalité de ces gens je la connais sur le bout des doigts. Toujours à faire semblant de travailler, et de gagner des heures sur la vie. Ils sont nés décoiffés. »
« Comme si la vie n'avait été que cela, un chemin vers cette fin , et le corps un sac vide où s'entassent les événements, les anecdotes passagères, le paradis du néant, comme des boulettes de papier chifonné..... »
une partie d'une lettre du Nihiliste : « Les prisons sont toujours archipleines, la prostitution et la corruption règnent, l'époque de Batista n'est rien comparée à tout ce que ces déments (il parle ici des frères Castro) ont imposé à ce peuple » ,ces termes peuvent être très choquants lorsque l'on connait ce que furent les années sous Batista; ces deux époques sont aussi peu reluisantes l'une que l'autre , non ?.... !!
« C'est ce qui se passe quand tu as tout laissé derrière toi ; ensuite tu penses que tout ce que tu trouves va t'abandonner »