J'ai déjà évoqué cette dernière lecture dans mon article précédent mais seulement sur un point précis, cette fois je vais en faire une chronique plus étendue qui met en lumière l'ensemble du livre.
Zoé Shepard m'a épatée par le culot de son livre. En effet que l'on écrive , les uns ou les autres, dans nos cahiers à spirale toutes les aberrations qui peuvent croiser nos chemins dans le monde du travail est une chose, mais avoir l'audace d'en faire un livre et de le publier en est une autre .
D'autant plus lorsque comme ici le style trempé dans un humour vif est décapant et sans concession.
Zoé Shepard est un vrai taureau plein de lucidité lancé dans cet arène du service public territorial, et ce taureau va se révéler bien plus malin et efficace que tous ces matadors plein de brillants et de fanfreluches mais qui sont souvent bien vides, creux et inaptes une fois dévêtus !
J'ai beaucoup ri en parcourant toutes les pages de ce livre mais j'ai été parfois indignée face au manque de sérieux mais aussi de jugeote de certains hauts responsables mais aussi de simples exécutants pas toujours capables d'avoir une simple réflexion censée ou de réaliser des actes primaires ! Heureusement le rire prend souvent le dessus sur l'accablement grâce à la plume vive et amusante de Zoé Shepard, sans toutefois qu'elle ait oublié de mettre l'accent sur toutes ces « mauvaises habitudes » qu'il serait temps de changer dans la fonction publique territoriale et dans nos mairies!
J'ai conservé des passages entiers de ce livre et je n'en diffuserai qu'une infime partie ici, j'ai adoré notamment la préparation et le voyage en Chine, les descriptions des collègues, de Simplet, du Don (qui m'a beaucoup fait penser à un maire du Sud de la France ) , les analyses sur les uns et les autres , je vous conseille donc vivement de lire ce livre drôle , terrible de vérité et décapant.
« Coconne se précipite dehors pour fumer une dernière cigarette , afin de décompresser, explique-t-elle. Sachant qu'elle a passé la matinée à patrouiller entre la machine à café , la photocopieuse et , logiquement, les toilettes du service, on est en droit de se demander en quoi elle a besoin de décompresser. »
« Les fonctionnaires territoriaux issus des concours administratifs ont l'habitude de se définir comme des « généralistes ». En théorie, formés pour tout faire, et en pratique, incapables de faire grand-chose . »
« S'il est des lieux où souffle l'esprit , je pense pouvoir affirmer que Grand Chef Sioux les évite comme la peste. Le fait de penser qu'obliger les agents à pointer deux fois par jour les incitera à rester entre les deux révèle en effet le faible sens des rélités des notre chef bien naïf.
S'attaquer à l'absentéisme de la collectivité en installant des pointeuses....Autant décider de vider l'Atlantique avec une cuillère à café »(....) « Dans un élan de reconnaissance évidente stratégique, la DRH a confié la gestion du temps aux secrétaires, les dotant ainsi du pouvoir absolu »(...) « Car la secrétaire en charge de la chronotique rembourse actuellement sa piscine grâce aux pots-de-vin touchés pour bidouiller la pointeuse. »
Etc....etc.... car ceci n'est qu'un échantillon .
De la justesse dans les faits décrits heureusement parsemés d'humour dans de très nombreux passages, ce qui permet plus de légèreté dans le propos et pour calmer parfois le lecteur qui assiste impuissant à tous ces faits plus accablants les uns que les autres !
Merci beaucoup à Livraddict et aux éditions Points pour cette découverte dans tous les sens du terme
!